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Manège mou

  • Karine Sauvé ©Julie Artacho

KARINE SAUVÉ

Québec

Par éclatement, par vide, j’expulserai de moi la forme qu’on croyait si bien attachée, composée, coordonnée, assortie à mon entourage et à mes semblables

Henri Michaux, « Clown », L’espace du dedans, Gallimard, Poésie/Gallimard 1939, p. 249

 

Manège mou, c’est une chorégraphie de matières vaguement robotisées, un concert pour choses molles lumineusement magnifiées, une collection de fragments, entre l’essai, la chanson et la prose, qui exposent notre rapport au corps et à sa finitude. Le plus beau manège mou, c’est le corps qui aime, qui caresse, qui touche, qui entend… et qui meurt.

À Avignon comme à Montréal, j’offrirai des moments de poésie visuelle et sonore à des personnes en fin de vie aux soins palliatifs. Nos échanges nourriront l’écriture. Par la citation, la chanson et l’entrecroisement de trajectoires biographiques (dont la mienne), je rassemblerai une pluralité de voix qui racontent la vie du corps, les sensations-manèges qui traversent la chair ou s’y impriment, l’inéluctable détachement anticipé.

« Tissant poésie, performance, chant et exploration plastique en une écriture scénique personnelle, je crée des œuvres atypiques au croisement du théâtre, du concert et des arts visuels. Avec Les grands-mères mortes, la parole s’est tissée en une fête des morts réinventée; avec Chansons pour le musée, en une ode au pouvoir réparateur de l’œuvre d’art ; avec Manège mou, elle réactivera le lien à notre matérialité et nous rappellera, je l’espère, le précieux du vivant. »

Karine Sauvé

Résidence croisée La Chartreuse/CEAD – bourse du CALQ